Partager la publication "Hyundai i30N, l’outsider coréen né à Namyang et affuté au Nürburgring"
Au fil de mes derniers articles, vous avez dû vous rendre compte que je n’essayais que des sportives compactes depuis quelques semaines. Il faut dire que l’année 2017 a été riche en nouveautés avec la sortie de ces petites bombinettes. Et pourtant il m’en reste encore pas mal à essayer suivant les disponibilités en parc presse et mes relations auprès des marques.
Présentée en Juillet dernier, l’annonce de cette Hyundai i30N a fait l’effet d’une bombe (pour ma part). Le moteur le plus puissant de cette marque généraliste étant le 1,6 T-GDi de 177ch équipant le Hyundai Kona, qui les auraient crus capable de nous surprendre en intégrant un 2,0L turbo de 275 ch dans une i30 ? Pas moi, en tout cas ! Hyundai a d’ailleurs compris mon intérêt quand j’ai demandé l’année passée s’il m’était possible d’essayer leur nouveau jouet. Il m’a fallu être patient mais je peux désormais vous présenter mon essai de cette nouvelle Hyundai i30N et vous donner mon ressenti. Alors c’est parti !
A l’extérieur
Hormis la couleur, cette Hyundai i30N se veut discrète en apparence. La marque coréenne a su allier avec perfection la sportivité et l’élégance. Ma première impression en allant la chercher au parc presse a été de la trouver mignonne, élégante et plutôt sage en comparaison à la Honda Civic Type R FK8 essayée le week-end précédent.
Mais en la mettant à la lumière du soleil et en y regardant de plus près, elle cache plutôt bien son jeu et son pack N-Performance lui va à merveille !
A l’avant, on trouve une calandre exclusive en cascade, rehaussée du logo N (dont j’expliquerai la signification un peu plus bas), surplombant le bouclier avant au style agressif avec des prises d’air surdimensionnées de part et d’autre du bouclier permettant ainsi d’améliorer l’aérodynamisme et de refroidir les freins.
Le tout est souligné d’un liseré rouge.
Cette i30N reçoit des projecteurs full LED qui renforce son caractère sportif.
De profil, on remarque ses jantes exclusives « N » en 19 pouces qui équipent des pneumatiques Pirelli P-Zero. Le rappel du liseré rouge du pare-choc avant est repris sur les étriers badgés « N ».
Les coques de rétroviseurs et les bas de caisse noirs apportent un peu de contraste à cette peinture exclusive « Performance Blue » métallisée. Coloris qui se veut plutôt discret mais qui attire tout de même l’œil avec un goût de « reviens-y » et inspiré directement des coloris de la i20 WRC. La hauteur de caisse a été abaissée de 8 mm par rapport à la version standard.
La face arrière est magnifiquement sculptée et est davantage tournée vers la sportivité que la face avant. Les feux arrières à LED s’associent parfaitement à la ligne qui court le long de la carrosserie.
On y trouve un spoiler arrière noir brillant qui intègre un feu stop triangulaire façon Formule 1.
Si on se baisse un peu, on peut admirer le joli dessin du bouclier arrière qui est agrémenté de deux véritables sorties d’échappement chromées et d’un diffuseur mis en valeur par un liseré rouge.
Avec une longueur de 4,33 m, une largeur de 1,79 m et une hauteur de 1,45m, l’ensemble est homogène et agréable à regarder. Mais veillez à ne pas trop vous attarder sur l’échappement une fois le moteur allumé…
A l’intérieur
L’intérieur est accueillant et associe la sportivité au confort grâce à l’emploi de matériaux de grande qualité (et non de plastiques durs pour le tableau de bord) ou encore d’insert métal de couleur foncée. Il se veut familier à l’exception de quelques détails.
L’assise est irréprochable avec ses sièges sport rehaussés du logo N. Ils assurent un maintien parfait lors d’une conduite dynamique ainsi qu’un confort idéal grâce à un support lombaire réglable électriquement…
… et à des coussins d’assises extensibles manuellement. Le tout est recouvert d’une sellerie en alcantara et cuir noir ornée de surpiqûres bleues.
Le volant, lui aussi badgé « N », est ergonomique et facile de prise en main malgré le nombre de commandes vous permettant de choisir la commande vocale, de gérer le régulateur….
… ou encore de sélectionner le mode de conduite souhaité.
Au premier regard, les compteurs « N » me rappellent vaguement ceux de l’Audi R8 première génération. Ils intègrent un indicateur de changement de rapport facilitant la conduite sur circuit. La zone rouge du compte-tours varie selon le mode de conduite activé. Quant au compteur de vitesse, il ne plaisante pas et ose indiquer les 300 km/h, rien que ça ! L’affichage central permet de visualiser plusieurs affichages comme la vitesse, la consommation, la navigation ou encore les valeurs du couple et du turbo en temps réel.
La console centrale est plutôt épurée et bien pensée. Elle a (je trouve) peu de commandes et qui sont toutes très bien placées pour vous concentrer sur votre conduite.
A commencer par cet écran tactile flottant de 8 pouces idéalement positionné. Sa position haute permet d’être dans le champ de vision du conducteur sans pour autant gêner la visibilité extérieure.
Le menu principal reprend les informations basiques à savoir une miniature de la navigation, l’heure et la station de radio écoutée.
Les différents boutons sur les bords de cet écran permettent de naviguer plus rapidement entre la radio, le média utilisé ou encore la navigation. La commande « Tous les menus » permet d’afficher une mosaïque des différentes applications telles que Apple CarPlay ou Android Auto ou encore le « N custom » que j’expliquerai par la suite.
Le vide poche est agrémenté de plusieurs prises ainsi qu’un chargeur par induction utile pour charger son téléphone sans avoir à le brancher.
Le pommeau de levier de vitesses rond rehaussé d’une bande bleue et du logo N tombe parfaitement sous la main.
L’espace à l’arrière est relativement généreux quand les personnes à l’avant ne font pas plus de 2 m et les sièges sport ne sont pas étouffants, visuellement parlant. Quant au coffre, il est suffisamment généreux pour partir en week-end avec une capacité de 395 litres.
Sous le capot ?
Allez, il est temps que je vous explique ce que veut dire le N présent sur la calandre et un peu partout dans l’habitacle. Il rend « hommage » au centre de recherche et de développement de Namyang en Corée du Sud, là où est née cette compacte sportive. Mais le N a une double signification. Il correspond également au célèbre circuit allemand, le Nürburgring, où le modèle a été mis au point par le département sportif de la marque basé en Allemagne et avec, à son volant, le pilote de WRC, Thierry Neuville !
Sous le capot, Hyundai a greffé un turbo au bloc T-GDi 4 cylindres 2.0L et développe une puissance de 275 ch, uniquement transmise aux roues avants. Le couple de 353 Nm est disponible de 1450 à 4700 tr/min. Cette i30N est idéalement situé au milieu de ses concurrentes directes. En revanche, avec un poids en ordre de marche de 1504 kg, cette i30N se porte bien comparée aux autres compactes sportives.
Cette bombinette est équipée d’une boîte de vitesses à 6 rapports qui est associée au système Rev Matching de talon-pointe automatique.
Et sur route ?
Mes oreilles se souviennent encore du démarrage de la bête ! Récupérée dans le parking souterrain du parc presse et collée contre un mur, le démarrage a été brutal. C’est à ce moment-là que mon sourire malicieux est apparu sur mon visage et que j’ai compris que Hyundai n’avait pas fait les choses qu’à moitié.
Le N Grin Control System offre la possibilité entre cinq modes de conduite différents à sélectionner en fonction de vos envies : Eco, Normal, Sport, N et N Custom. Ils permettent de modifier le comportement du véhicule en agissant sur les paramètres du moteur, de la suspension, du contrôle électronique de trajectoire (ESC), du différentiel, de la sonorité du moteur, de la direction et de la fonction de synchronisation du régime moteur. Pour mes premiers tours de roues et dans les rues de Paris, j’ai gardé le mode Normal du démarrage. Une fois sorti du parking, je m’aperçois que la sonorité de l’échappement est discrète. La boîte n’est pas aussi précise et directe que celle de la Civic Type R mais elle me paraît plus adaptée à un usage quotidien. Le moteur ne manque pas de caractère et se veut à l’aise à n’importe quel régime et ce jusqu’à 6800 tr/min. Le mode ECO, à quoi ça sert ça ? Blague à part, ça n’était pas mon préféré alors autant passé au suivant. Le mode SPORT, lui, me plaît bien. La i30N se montre déjà plus démonstrative grâce à la sonorité de l’échappement diffusée dans l’habitable, une suspension plus dure et un comportement général plus vif.
Mais une fois en mode SPORT, autant enclencher le mode N en appuyant sur la commande bleue et son drapeau à damier. Et là, on a l’impression de changer radicalement de véhicule, à commencer par la sonorité de l’échappement à clapet. Elle paraît explosive et vous gratifie de pétarades à chaque changement de rapport. Booooaarrrrpppp ! On (et surtout moi) ne s’en lasse pas et ça en devient vite addictif. Un poil exagéré couplé au talon-pointe automatique mais tellement bon à entendre ! En revanche, le châssis devient une véritable planche de bois. Sur des routes lisses comme un billard, cela ne pose pas de problème et vous vous prendrez pour un pilote de karting. Mais sur routes bosselées, cela devient vite gênant et vous donnera limite mal au cœur. Et avec un train arrière très rigide, vous vous découvrirez une âme de pilote de rallye à faire du trois pattes ! Les accélérations sont franches mais veillez à tenir fermement votre volant pour bien tenir les 275ch transmis sur les roues avant. La boîte à 6 rapports est agréable et bien étagée, sportivement parlant, avec un guidage précis et des rapports courts.
Le mode N est fort sympathique et l’application N permet de visualiser beaucoup de paramètres comme la pression turbo ou le couple développé lors de vos accélérations.
Le graphique de la force centrifuge vous permettra de dessiner de belles toiles d’araignées. Blague à part, j’aurai réussi à prendre un peu plus d’1G sur mes routes de gouaches.
Sur la fiche technique, le 0 à 100 km/h est annoncé en 6,1 secondes. Sans l’utilisation du système de Launch Control, j’ai réussi à établir un temps de 6,7 secondes grâce à l’activation de l’overboost durant un court instant qui augmente de 8% le couple qui passe alors à 378 Nm.
Pour le reste de l’interface, le N Custom, comme son nom l’indique, vous permettra de paramétrer manuellement vos réglages souhaités. Me plaignant de la suspension plus que rigide mais souhaitant garder la sonorité à l’échappement, j’ai donc programmé les suspensions en mode « Normal » et l’échappement en mode « Sport+ ». Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’ai pas observé de réels changements. Mais je dois avouer que cette interface me plaît bien et qu’on se prendrait vite au jeu, se croyant même dans un « Need For Speed ».
Cette Hyundai i30N se montre plutôt endurante en terme de freinage et vous serez rassuré dès les premiers freinages qui ne manquent pas de mordants.
Et voici la question tant attendue : qu’en est-il de la consommation ? Et bien, c’est un peu là que ça se gâte. Mon parcours d’un millier de kilomètres (je sais sur la photo on voit 583 kms mais je n’étais qu’à la moitié de mon essai) parsememé de routes diverses et variées avec différentes limitations m’aura frustré. La consommation s’élève à un peu moins de 13 litres. Ce chiffre n’est pas vraiment réaliste dans le sens où en ramenant le véhicule sur Paris (trajet de 200kms), j’ai établi une consommation de 8,5 L à régime constant la plupart du temps et beaucoup de relances dynamiques à chaque sortie de rond-point (et c’est peu dire combien il y en a eu) ou encore lorsque la route se prêtait au jeu de cette i30N. Mais il est vrai que sur mes belles routes percheronnes, l’écran affichait rapidement une consommation de plus de 20 litres. Avant d’aller vous amuser (temps qu’il en est encore temps), assurez-vous d’avoir bien rempli à ras bord le réservoir de 50 litres !
Bilan
Cette Hyundai i30N est une véritable révélation pour moi. Moi-même avant cet essai, je doutais des capacités de cette marque coréenne à développer et assumer de telles performances. Et surtout, pouvait-elle rivaliser avec ses concurrentes directes telles que la Honda Civic Type R, la Peugeot 308 GTI ou encore la VW Golf GTI ? Et bien, la réponse est oui et elle n’a pas à rougir.
Le 2.0L turbo est amplement suffisant. Le travail effectué sur le châssis est exceptionnel malgré sa rigidité, mieux vaut avoir un bon kinésithérapeute. La sonorité de l’échappement est magique et fera tourner plus d’une tête. Le design global de cette i30N est homogène et vous permettra de rester discret, jusqu’au démarrage du moteur au moins. Quant à la consommation, comme m’a dit une connaissance passionnée et propriétaire de Ferrari, à quoi bon regarder. Si vous voulez une sportive, la consommation ne doit pas être un frein. Il faut avant tout prendre du plaisir à son volant et je peux vous garantir que j’en ai pris à son bord !
Remerciements
Un grand merci à Hyundai France et plus particulièrement Jean et Agnès pour le prêt de ce jouet pour adulte. J’ai pris un immense plaisir à découvrir et prendre le volant de cette nouvelle bombinette venue de Corée du Sud. J’ai presque cru, l’espace d’un week-end, être à la place de Thierry Neuville à bord de sa i20 WRC. Alors merci énormément pour cet essai !
Quelques photos …
Partager la publication "Hyundai i30N, l’outsider coréen né à Namyang et affuté au Nürburgring"