Nous sommes le Mercredi 28 Décembre, il est 5h30 et je trépigne déjà d’impatience de me lever. Aujourd’hui, j’essaye l’une de mes « dream car » qui me fait toujours autant d’effet lorsque je la vois. Pour l’occasion, un ami m’héberge tout proche du parc presse où je dois récupérer le véhicule. 6h30 : le réveil sonne. Je sais que je peux aller cherche la voiture à 7h donc pas une minute à perdre. Douche, habillage et … le petit déj’ on verra plus tard ! 10 minutes de RER, 5 min de marche à pied et nous voilà devant le garage. Il fait froid, très froid. Nous sommes à Argenteuil et passé de l’autre côté de la Seine, bizarrement le thermomètre a chuté. Les routes sont aussi blanches que les pare-brise des voitures garées dans la rue. Etait-ce une bonne idée d’essayer une voiture aussi puissante avec ces conditions météorologiques ?
Découverte du félin
La SVR, qui m’est attribuée pour ces deux jours, rugit au fin fond du garage et apparaît enfin sous mes yeux dans son coloris « Firesand ». Cette peinture lui va à merveille et fait ressortir les ajouts de carbone présents sur le capot moteur. Sublime ! Avant de me remettre les clés, le responsable du parc presse me rappelle « juste » que j’ai 575ch sous le pied droit et que les routes sont blanches. Rassurant le Monsieur! Sorti du garage, je me gare un peu plus loin pour me pincer le bras et prendre conscience du jouet pour adulte que je vais avoir le plaisir de conduire pendant deux jours. Oui oui je ne rêve pas et pourtant j’ai du mal à y croire. Pour voir le lever du soleil, je décide de prendre la destination du Château de Versailles et on n’oublie surtout pas d’allumer le Coyote !
J’ai déjà eu l’occasion par le passé de l’essayer sur route ouverte au Mans et à Monaco. Je retrouve donc peu à peu mes habitudes au volant de cette F-Type. Je regrette un peu de ne pas avoir le volant chauffant avec le froid qu’il fait. Peu importe, je me passerai de ce confort car le volant badgé « SVR » en Suédine est très bien fini et son toucher est agréable.
On retrouve du carbone jusque sur la console centrale avec le logo « SVR ». Une option qui coûte tout de même 796€.
Elle est également équipée des sièges Performance SVR en cuir Premium qui sont juste magnifiques et dans lesquels on est très bien maintenu.
D’ailleurs le maintien latéral se fait à l’aide d’un petit bouton placé sur la portière. Je ne sais pas vous mais j’ai souvent eu du mal à trouver du premier coup LE bouton à manipuler pour régler le siège correctement. Jaguar (et sans doute d’autres marques) ont eu l’ingénieuse idée de représenter le siège à l’aide des différents boutons et de le placer sur la portière. Très intuitif comme système !
Les kilomètres ont passés et nous voilà déjà arrivés à Versailles.
De Versailles à Chartres
Je profite qu’il y ait encore peu de monde aux alentours du Château de Versailles pour prendre quelques photos et enfin profiter visuellement des formes de cette F-Type. Mélangeant élégance et sportivité, on ne peut qu’être admiratif devant ce bijou conçu par Jaguar. Et ce c**…
Je reprends la route direction Chartres. Erreur de ma part, j’aurai dû préparer un itinéraire plus attractif. Les kilomètres effectués sur la N10 me paraissent une éternité. Le V8 ne demande qu’à monter dans les tours. Je prends tout de même le temps d’apprécier l’insonorisation à bord qui nous permet de tester le système audio Meridian.
Je rattrape ensuite la D910 qui permet depuis Ablis de rejoindre Chartres. Je retrouve peu à peu quelques ronds-points qui permettent de dégourdir un peu la mécanique. Cela me permet aussi de profiter du rugissement du félin crachant à plein poumons à travers ces quatre sorties.
Arrivé à Chartres, j’en profite pour réveiller le frère du copain dormant encore. Rien de plus simple avec cette SVR, il suffit d’ouvrir manuellement les valves et de laisser s’exprimer ce monstrueux V8 sous les fenêtres de la personne souhaitant être réveillée.
Petit tour en passager pour le père et le frère qui emploieront des propos vulgaires pour décrire les sensations procurées à chaque accélération. Je reprends la route pour faire un petit saut chez les grands-parents. Le grand-père, étant passionné de mécanique et m’ayant sans doute transmis la passion tout petit, n’en revient pas. Ni une ni deux, nous voilà partis faire un tour pour lui montrer les performances de l’auto. « Waouh ! Ah oui quand même… » dira-t-il une fois remis de ces émotions.
Nous sommes tous les deux enchantés par ce V8 si coupleux -700 Nm- et qui vous catapulte à une vitesse vertigineuse en si peu de temps. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,7s. On est clairement scotché aux baquets à chaque accélération. Les rapports s’enchaînent, les aiguilles s’emballent et soudain une petite voix me rappelle à l’ordre : « Arnaud, ton permis ! ». Ah oui, c’est vrai qu’il faut que j’en fasse encore profiter mes parents et que je la ramène ensuite.
Rouler encore et toujours
Arrivé à la maison, mes parents sont aussi surpris que mon grand-père devant cette Jaguar. Et j’en sors avec ce sourire béat du petit enfant le matin de Noël et qui n’a pas quitté mon visage depuis que je l’ai découverte. Après la pause repas, je décide de leur faire découvrir cette SVR chacun leur tour car c’est une stricte deux places. Passage obligatoire chez un ami propriétaire et passionné depuis toujours de Ferrari qui reconnaît cette élégance si propre à Jaguar. Mais craquera-t-il ?
Ma ballade se poursuit sur mes routes de campagnes encore gelées malgré la présence du soleil. Je fais un arrêt au château de La Hallière afin de réaliser quelques clichés. L’endroit est parfait et plutôt tranquille alors profitons du cadre idyllique.
Que demander de plus que cette SVR, ce soleil et ce ciel bleu ?
Je poursuis mon chemin en m’arrêtant dans le corps de ferme d’un ami propriétaire d’une Audi R8 équipée également d’un V8. Quelques photos s’imposent tout en comparant ces deux autos si différentes.
Je ne me lasse ni de rouler avec cette Jaguar ni de l’admirer. Cet orange lui va si bien, comme ces jantes en 20″ cachant les énormes étriers jaunes des freins carbone/céramique. Ces derniers sont d’ailleurs, à température idéale, d’une telle violence que le blocage de la ceinture en devient vite agaçant. Et ce phénomène se produit au freinage mais aussi lors des accélérations, n’est-ce pas Vava ?
Grâce à une commande placée sur la console centrale, on peut rétracter l’aileron ou non. Je ne suis pas pour car c’est un peu cette pièce qui donne ce look « racé » à cette version ultime de la F-Type.
La poignée des portières a été très bien pensé d’un point de vue design et discrétion. En revanche, petite déception niveau matériau avec l’emploi du plastique qui parait un peu kitsch.
Beaucoup de constructeurs s’y sont mis ces derniers temps mais le rappel de la marque dans l’optique est toujours aussi sympa.
Séance photo terminée, je reprends la route direction La Madeleine pour profiter de ce magnifique ciel qui se couvre peu à peu.
Puis je décide d’aller voir le coucher du soleil sur les hauteurs de Moutiers-au-Perche. Le temps pour moi de prier à l’église et d’espérer pouvoir me payer une F-Type dans les années à venir.
Le plaisir que l’on a avec cette voiture n’est pas que de la regarder. Lorsque l’on roule, il suffit d’ouvrir un peu la fenêtre malgré le froid afin d’entendre le son rauque du V8 et les déflagrations quasi permanentes de l’échappement. Pendant ces deux jours, j’aurai toujours roulé avec les valves ouvertes. Je vous rassure, ça chante déjà suffisant comme ça mais quel plaisir !
Day 2
Après une courte nuit, il est déjà temps de penser au retour. Le temps pour moi d’en profiter encore un peu en prenant exclusivement des petites routes jusqu’à Paris. Avec ce coloris, cette ligne et son son, je ne risque pas de passer inaperçu en traversant les villages. C’est d’ailleurs ce qui me gênait le plus lorsque j’ai quitté Paris la veille. Certaines personnes vous regardent avec admiration et on prend plaisir à faire un peu de bruit. Alors que d’autres vous snobent ou vous regardent en se disant « la drogue paye bien nos jeunes de nos jours ». Bref.
Les kilomètres défilent. Je me rends compte de plus en plus que dans moins de deux heures, je n’aurai plus ce jouet entre mes mains. Alors, je me dirige vers les quais de Seine pour admirer une dernière fois les lignes de cette fabuleuse SVR.
Je prends le temps de réaliser ma vidéo de présentation que vous pourrez retrouver à la fin de cet article. Je reste admiratif devant cet imposant capot moteur qui s’ouvre vers l’avant, petit clin d’œil à la Type E.
Dernier coup d’œil sur la Tour Eiffel…
Bilan
Il est 17h. C’est à contrecœur que j’ai rendu les clés. J’aurai passé deux petits jours au volant de la voiture qui me fait tant rêver depuis sa sortie et j’en garderai un excellent souvenir. Je l’avais littéralement maltraité sur circuit mais je crois qu’elle s’est vengée sur route ouverte. On est scotché à chaque accélération et on se prend une grosse fessée à chaque changement de rapport. On ne se lasse pas de la sonorité de l’échappement et des déflagrations ni du ronronnement du V8. Le confort de ses sièges baquets et l’immensité de son coffre à ouverture électrique nous permet sans problème d’avaler les kilomètres et pourquoi pas partir en week-end du côté de Deauville avec Madame.
Elégante et sauvage sont les deux adjectifs qui la caractérisent le mieux. Une simple action du pied droit nous fait passer du côté obscur. J’estime qu’elle est trop puissante pour nos routes. Et sans l’avoir essayé sur circuit avant, il y a moyen de se planter rapidement si on se prend pour Fangio. Mais on revient vite à la raison en se remémorant le prix de la bête car il faudra débourser tout de même un bon gros billet. Le modèle que j’ai eu la chance d’essayer coûtait près de 170 000 euros. Un peu cher me direz-vous mais c’est le prix à payer pour posséder la Jaguar la plus puissante jamais construite par la marque britannique. God save the Queen !
Pour le plaisir des oreilles!
Petite innovation mise en place dans la rubrique Driving Test, j’ai décidé de vous faire partager mon essai un peu plus longuement. En partenariat avec ma sœur, j’ai réalisé plusieurs vidéos qu’elle a ensuite assemblé pour donner ce montage. Alors n’hésitez pas à laisser un commentaire sous l’article pour donner votre avis. Augmentez le son et profitez!
Remerciements
Je tiens à remercier du fond du coeur, Juliette et Jaguar France, pour l’essai de cette SVR que j’ai reçu neuve.
Merci aussi à ma sœur pour sa rapidité et qualité de réalisation du montage. Si vous avez un projet concernant le montage vidéo, prenez contact directement sur sa page Facebook « Petit Prout & Cie ».
Quelques photos …
Sources et images
Arnaud Demasier, RS Photographie
Marion Demasier, Petit Prout & Cie