Partager la publication "Pirelli Calendar 2018 : making of, interviews du photographe, du styliste et de la scénographe"
Alors que la nouvelle années est déjà bien entamée « …je suis …en r’tard, en r’tard » ! C’est la pleine période des présentations de F1 2018, équipées de pneumatiques Pirelli, prenons un instant pour découvrir ‘The Cal’ 2018, dédié ‘Alice’s Adventures in Wonderland’, en video et plus encore…
New Year New Star New The Cal
Le photographe Tim Walker a travailler avec des célébrités comme le top model Naomi Campbell, les actrices Lupita Nyong’o et Whoopi Goldberg, le modèle Adwoa Aboah ou encore le rapeur américain Sean ‘Diddy’ Combs. La 45e édition du calendrier remanie entièrement le classique « Alice au Pays des Merveilles », montrant une fois de plus l’évolution de ce calendrier unique au fil des ans vers un indicateur social et une référence de la photographie.
Pirelli Calendar 2018 making of
Pirelli Calendar 2018, The full video
In the 45th edition of the Calendar, all shots were taken in London in May, producing a Calendar featuring 18 protagonists over 28 photos. See a sneak peek of this exciting Calendar in this fascinating behind-the-scenes video.
Mr. Enninful, the Ghana-born, London-bred stylist who was awarded an OBE, or Officer of the Most Excellent Order of the British Empire, for his work to diversify the fashion industry in 2016, said that he felt a responsibility to ensure that the shoot was received in the way that it was intended: as a theatrical high-fashion celebration with equality and empowerment at its core.
Carroll’s original illustrations for the story, drawn for him by John Tenniel and full of the exaggerated sizing and dramatic flourishes typical of 19th-century British caricature, were the starting point for the creative team.
Mr. Enninful saw associations with the contemporary sculptural creations of Japanese designers like Rei Kawakubo and Yohji Yamamoto in the work. Shona Heath, the project’s set designer, and her team created an overflowing wardrobe of new silhouettes for the calendar (even Ms. Heath’s mother chipped in, making the Mad Hatter’s hat).
The cast was chosen by Piergiorgio Del Moro, including Alice herself: the South Sudanese-Australian model Duckie Thot, a newcomer, in towering platforms and cerulean blue thigh-high socks, with a starched silk minidress and a white lace pinafore.
PRESENTATION A NEW-YORK DU CALENDRIER 2018 DE TIM WALKER
Fin 2017, le Calendrier Pirelli 2018 signé Tim Walker a été présenté au Manhattan Center de New-York. Avec cette 45ème édition, réalisée en mai 2017 à Londres, le photographe britannique propose son style très personnel, avec des décors hors du commun et des motifs romantiques pour “revisiter” un des plus grands classiques de la littérature anglo-saxonne : Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles.
Le récit en images de Tim Walker s’inspire non seulement de l’histoire fantastique de Lewis Carroll, mais aussi – et surtout – des illustrations commandées par l’écrivain à John Tenniel lors de la sortie de la première édition de l’œuvre en 1865 et qui, dans le Calendrier Pirelli 2018, sont reprises par les 28 clichés et les 20 différentes scènes d’un extraordinaire et nouveau Pays des Merveilles.
« L’histoire d’Alice a déjà été racontée des milliers de fois et je voulais aller à la source de l‘imaginaire de Lewis Carroll afin de la raconter de nouveau, mais cette fois-ci à partir de son origine. Je désirais proposer un point de vue différent et original. » – Tim Walker, photographe
Pour donner sa propre interprétation des Aventures d’Alice au Pays des Merveilles, Walker a voulu un casting de 18 personnalités, certaines déjà très connues, d’autres en voie de l’être, parmi lesquelles on trouve des musiciens, des comédiens, des mannequins ou des militants politiques.
Il s’agit donc de la top modèle australo-soudanaise Adut Akech, du mannequin et féministe engagée britannique d’origine ghanaise Adwoa Aboah, du sénégalais et allemand Alpha Dia, de l’acteur et mannequin américano-béninois Djimon Hounsou, du mannequin australo-soudanais Duckie Thot, de la militante d’origine gambienne, défenseur des droits des femmes Jaha Dukureh; et puis on y retrouve également le mannequin britannique King Owusu, le rappeur et chanteur américain Lil Yachty, l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, la top modèle et actrice britannique Naomi Campbell, l’actrice, vedette de télévision et auteur-compositeur RuPaul, l’actrice américaine Sasha Lane, un autre rappeur, qui est aussi chanteur, compositeur, comédien, producteur discographique et homme d’affaires, Sean “Diddy” Combs, le mannequin américain Slick Woods, la modèle et avocate sud-africaine Thando Hopa, l’actrice comique, auteur et animatrice de télévision Whoopi Goldberg, le mannequin britannique Wilson Oryema et, pour finir, la styliste, designer et chanteuse britannique Zoe Bedeaux.
Tous composent cette distribution all black, rappelant en cela celle de l’édition de 1987, quand le photographe britannique Terence Donovan immortalisa cinq magnifiques femmes parmi lesquelles la toute jeune Naomi Campbell (elle n’avait que 16 ans) et le mannequin, écrivain et militante Waries Dirie.
Pour réaliser son Calendrier – après celui de Peter Lindberg l’année dernière -, Walker a voulu aussi s’entourer de deux autres artistes de premier plan : Shona Heath, directrice de la création et scénographe parmi les plus importantes en Grande-Bretagne, et l’icône de la mode, le styliste Edward Enninful qui a conçu les costumes magnifiques et sophistiqués de cette édition.
C’est à Shona Heath que l’on doit les extraordinaires mises en scène et installations qui ont permis la narration créative de cette version des Aventures d’Alice au Pays des Merveilles.
Certains éléments du récit qui font désormais partie de l’imaginaire collectif ont été ici bouleversés : par exemple, Lapin Blanc devient…noir, tandis que les roses rouges de la Reine de Cœur sont peintes en noir par les Cartes à jouer.
« J’ai essayé de trouver encore d’autres choses à chambouler, de remettre en cause le sens de l’histoire et ses moments les plus marquants, de les diversifier le plus possible. Mais en réalité, notre message demeure très clair et profondément fidèle au récit original. »
– Shona Heath, directrice de la création et scénographe
A propos de sa collaboration au Calendrier de cette année, Enninful observe :
« Il est très important de raconter l’histoire d’Alice aux nouvelles générations. Ses Aventures au Pays des Merveilles font écho au monde dans lequel nous vivons, les obstacles auxquels nous sommes confrontés et l’idée de célébrer la diversité. Dans mon enfance londonienne, je me suis souvent retrouvé dans un monde fantastique de légendes et de mystères.
Alice a toujours été un de mes personnages préférés. Je me suis toujours senti à ses côtés durant tout son voyage au Pays des Merveilles, et tous les personnages extraordinaires qui le peuplent sont devenus des amis pour moi…enfin, presque tous, parce que l’horrible Reine et ses bourreaux ne le sont pas vraiment.
Voir Alice noire aujourd’hui aide les enfants à se familiariser avec l’idée de la diversité dès leur plus jeune âge et à comprendre que la beauté revêt toutes les couleurs. Nous vivons dans un monde culturellement disparate.
Des projets comme cet extraordinaire Calendrier Pirelli est la démonstration que l’espoir est encore permis dans une réalité qui, parfois, nous semble de plus en plus cynique. »
– Edward Enninful, styliste
Pour Robert Douglas-Fairhurst, professeur de littérature anglaise à l’université d’Oxford et membre de la Royal Society of Literature, auteur par ailleurs d’un essai intitulé Being Alice, “le refus de Tim Walker de réduire le Pays des Merveilles à des vestiges du kitsch victorien est intéressant”.
Dans son ouvrage, Fairhurst souligne que « même si le nom de “Pays des Merveilles” semble indiquer un lieu magique et insouciant, c’est bien souvent la peur suscitée par certains passages du conte qui impressionne les jeunes lecteurs qui s’en approchent pour la première fois. Même Alice se sent menacée par son propre rêve. Presque toutes les créatures qu’elle y croise se révèlent plus farouches qu’affectueuses.”
“Mais bien entendu, au cœur du Calendrier il y a les photographies d’Alice. Encore Alice. Ici, ce n’est plus une enfant, et elle est interprétée par un mannequin d’une beauté surnaturelle (Duckie Thot) dont l’histoire personnelle – ses parents soudanais ont trouvé refuge en Australie – fait d’elle l’incarnation parfaite et moderne de l’héroïne déracinée et inquiète de Carroll. En même temps, tout le Calendrier Pirelli démontre à la perfection que le récit de Lewis Carroll demeure un work in progress. Ce qui prouve bien que le Pays des Merveilles ne cesse d’évoluer.”
Credit Calendar Pirelli 2018
LE PHOTOGRAPHE TIM WALKER
LE STYLISTE EDWARD ENNINFUL
LA SCENOGRAPHE SHONA HEATH
Casting Calendar Pirelli 2018
ADUT AKECH : LA REINE DES COEUR
ADWOA ABOAH : TWEEDLEDEE
ALPHA DIA : LE CINQ DE CŒUR/UN JARDINIER
DJIMON HOUNSOU : LE ROI DE COEUR
DUCKIE THOT : ALICE
KING OWUSU : LE DEUX DE CŒUR :UN JARDINIER
LIL YACHTY : LE PAGE DE LA REINE
LUPITA NYONG’O : LE LOIR
NAOMI CAMPBELL : UN BOURREAU DE LA REINE
RUPAUL : LA REINE DE COEUR
SASHA LANE : LE LIEVRE DE MARS
SEAN “DIDDY” COMBS : UN BOURREAU DE LA REINE
SLICK WOOD : LE CHAPELIER FOU
THANDO HOPA : LA PRINCESSE DE COEUR
WHOOPI GOLDBERG : LA DUCHESSE
WILSON ORYEMA : LE SEPT DE COEUR/UN JARDINIER
ZOE BEDEAUX : LA CHENILLE
JAHA DUKUREH : UNE PRINCESSE DU PAYS DES MERVEILLES
INTERVIEW DE TIM WALKER
Pensez-vous que le moment était venu pour Tim Walker de faire un calendrier Pirelli ?
C’est une chose que j’ai toujours désiré faire, bien entendu. Je trouve intéressant le fait que quand on regarde une photo d’un Calendrier Pirelli, on sait tout de suite quand elle a été prise : c’est toujours très actuel. Et puis j’aime bien qu’il suffise de jeter un coup d’œil pour se rendre compte que les photographes ont pu librement exprimer toute leur imagination visuelle.
Si vous êtes d’accord, on pourrait parler des processus psychologiques qui sont à la base de vos idées et de la façon dont vous avez commencé à les élaborer.
L’histoire d’Alice a été racontée à l’infini ; il y a environ deux ans, un ami m’a offert le livre avec les illustrations originales que je n’avais jamais vues. Immédiatement, cela m’a ramené à Alice et à l’œuvre de Lewis Carroll.
Je désirais revenir à la source de son imagination pour faire moi aussi ce récit, mais en partant de l’origine, sans me laisser influencer par l’interprétation de Walt Disney ou Tim Burton ; non, je voulais vraiment revenir au cœur de l’invention, exactement au moment où l’auteur a demandé à John Tennielf d’illustrer son œuvre.
Vous dites qu’à l’origine, l’histoire était beaucoup plus sombre.
Je crois qu’au cours des cinquante dernières années, pour des raisons culturelles, nous avons pris l’habitude d’édulcorer les contes. Les enfants comprennent et saisissent aussi bien le côté obscur que la légèreté. Et Lewis Carroll avait parfaitement compris cela, ce qui explique peut-être l’écho très puissant qu’a trouvé son histoire.
Je ne dirais pas que votre travail doit être considéré comme sombre, mais d’aucuns en ont évoqué la beauté étrange.
La beauté réside dans beaucoup de choses différentes ; il arrive que ce qui meurt et se décompose est beau, tout autant que ce qui vient de naître. Je trouve que c’est une erreur de ne se concentrer que sur le côté plus léger des choses.
Quand une collaboration avec d’autres talents devient-elle pour vous une question surtout de sensations, de culture, de compréhension ?
Au cours d’un shooting comme celui-ci, on apprend à obtenir le maximum des gens, à leur faire comprendre ce que l’on veut faire.
C’est une véritable collaboration, on travaille tous ensemble pour saisir ce qu’il y a de mieux chez tout le monde, en vue de réaliser les plus belles photos possibles. Quand je pense à une image, je cherche toujours quelque chose de complètement nouveau pour moi. C’est ma priorité absolue. On essaie toujours de créer une photo que l’on n’a encore jamais vue, mais qui rappelle quand même quelque chose de déjà connu. Je suis convaincu que l’échange d’idées est vraiment très important. On observe le travail d’un photographe, d’un artiste, d’un cinéaste, une histoire déjà lue quelque part, puis on brasse le tout et quelque chose de complètement nouveau apparaît.
La collaboration avec Shona Heath…
Shona règne sur le studio, elle apporte beaucoup plus que ce que je suis capable de faire moi-même. Par conséquent, si j’ai une idée en tête, elle la remet en cause, la questionne et me révèle des références dont je n’avais peut-être pas pris conscience auparavant. En outre, elle a un sens unique de la couleur et son travail sur les détails est incomparable.
Diriez-vous que si un artiste n’est pas complètement sincère ou passionné par son projet, le public va s’en rendre compte ?
Pour moi, la photo est une sorte d’apparition, quelque chose de très magique et, dans un certain sens, d’intangible, qui n’existe pas vraiment, mais si l’on y croit vraiment, on parvient à lui donner vie et à la faire apparaître. Les photos qui marchent le mieux sont celles qui semblent simples. Quand elles sont trop travaillées, elles perdent de leur force ; je reste convaincu que les photos ont de la vie quand on peut y déceler comme un défaut, quand elles sont spontanées et qu’elles transmettent un sens de l’immédiateté.
Cherchez vous à atteindre un état de grâce quand vous travaillez ?
Parmi les photos les plus célèbres de tous les temps, il y en a qui ne sont pas du tout sophistiquées. Beaucoup de scènes de guerre gravées dans la mémoire collective correspondent à une fraction de seconde, et c’est ainsi qu’il faut faire de la photo à mon avis, à l’instinct, vite et dans le chaos.
Une grande partie de mes clichés sont en quelque sorte des lettres d’amour aux œuvres de mes prédécesseurs, et je me sens comme une passerelle entre le présent et le passé. Mon travail est un geste de reconnaissance pour ceux qui ont innové avant moi.
Revenons un peu au casting : pensez-vous qu’un équilibre intéressant s’est créé avec les personnes avec lesquelles vous aviez déjà collaboré ?
Les scènes entre Sean “Diddy” Combs et Naomi ont été quelque peu chaotiques. Un chaos positif et souhaitable.
Dans mon métier de photographe, j’ai découvert que c’est lorsqu’on ne maîtrise pas complètement la situation que l’on donne le meilleur de soi. Parce qu’on travaille à l’instinct et on saisit au vol tout ce qui se passe.
Dans un shooting, il n’y a pas de place pour des idées, des interprétations culturelles ou quoi que ce soit de dense. On ne peut pas se présenter au studio et prendre son appareil en se posant trop de questions sur ce que cela va donner….
L’instinct, c’est vraiment ça l’essentiel.
Pensez-vous avoir obtenu ce que vous vouliez avec le Calendrier ?
Un photographe n’est jamais satisfait, le résultat pourrait être différent, mais je suis très content de mes images, j’en suis vraiment fier.
INTERVIEW DE SHONA HEATH
Comment avez-vous créé les scénographies du Calendrier de cette année ?
Nous sommes toujours partis des illustrations de John Tenniel et nous avons approfondi tout ce qu’il y a dans le scénario pour voir comment on pouvait en tirer une espèce de tableau crédible. Ensuite, nous avons décomposé le tout en éléments et matériaux ; bien évidemment, on ne pouvait pas trouver de dodo, donc il fallait trouver une solution pour en recréer un.
Pour finir, nous avons décidé de faire un collage de plusieurs fragments de dodo trouvés dans des banques d’images. J’avais un héron en céramique dans mon atelier, et nous l’avons pris en photo. On a récupéré l’aile et on l’a ajoutée, ce qui était pertinent compte tenu des éléments plus sculpturaux et architecturaux que j’avais inclus dans ma mise en scène. Il fallait que notre dodo s’adapte bien à notre univers, on ne pouvait pas se borner à reprendre une vieille image quelconque d’un dodo, il nous fallait la meilleure.
En quoi votre version de l’histoire d’Alice se différencie-t-elle des autres ?
Nous avons tous vu cette histoire des milliers de fois dans notre vie et nous nous sommes demandé ce que la nôtre allait pouvoir apporter dans un contexte différent. Grâce au casting qui ne comprenait que des personnes de couleur, nous avons pu nous amuser à bouleverser certains épisodes ou personnages du conte, comme par exemple le lapin qui d’habitude est blanc et que nous avons voulu noir.
Et puis, il y a aussi la célébrissime scène des jardiniers-cartes à jouer qui, dans l’histoire originale, peignent des roses blanches en rouge, et qui, chez nous, en peignent des rouges en noir. J’ai essayé de trouver encore d’autres choses à chambouler, de remettre en cause le sens de l’histoire et ses moments les plus marquants, de les diversifier le plus possible. En réalité, notre message demeure très clair et profondément fidèle au récit original.
Comment avez-vous essayé d’établir des liens entre les personnages et les scénographies ? Je crois que la façon dont les personnages s’intègrent dans la scénographie dépend surtout du récit, des univers et des tableaux que nous voulions créer. Notre organisation n’était pas toujours figée et nous avons modifié la distribution des rôles ; par exemple, si la personne que nous avions pressentie pour incarner le roi ne convenait pas, on lui faisait jouer un autre personnage. On a dû s’adapter.
Vous aspiriez à faire ce genre de travail ?
Nous avions du temps, des ressources et une base de travail formidable. Le concept aussi était fantastique, nous ne devions faire de publicité pour rien. La seule chose qu’on nous demandait était de raconter une histoire merveilleuse en étant créatifs. Et pour des créateurs, il n’y a rien de mieux ; oui, j’estime avoir eu beaucoup de chance.
INTERVIEW DE EDWARD ENNINFUL
Comment vous êtes-vous trouvé impliqué dans le projet du Calendrier de cette année ?
Tim m’a appelé et m’a dit qu’il travaillait à un projet pour Pirelli.
Il m’a demandé si cela m’intéressait et naturellement, s’agissant de Pirelli et de Tim Walker, je n’ai pas hésité une seconde.
Ensuite, il m’a expliqué la teneur du travail et j’ai été totalement séduit. L’idée de raconter de nouveau l’histoire d’Alice, mais uniquement avec des personnages de couleur, me semblait très simple. C’est ça qui est bien avec Tim, il n’y a que lui pour imaginer quelque chose d’aussi incroyable. L’idée m’a emballé et à partir de là, j’ai trouvé le projet passionnant.
Et tous les univers créés par Tim sont fantastiques et mythiques.
On avait des croquis magnifiques et Tim sait trouver les bons mots, du genre : “Pour Alice et le casting, pense aux années 80 au Japon” m’a-t-il dit.
J’ai donc imaginé des formes éloignées du corps, très épaulées, des tailles très cintrées, dans des nuances de marron. Je devais éviter certaines couleurs. Ce fut un voyage magique, typique de Tim. C ‘était vraiment incroyable. Je suis absolument ravi d’avoir participé à ce travail.
Je pense que cette Alice au Pays des Merveilles revisitée est parfaite pour l’époque que nous vivons, avec tout ce qui se passe dans le monde et tous les discours sur la diversité. Ce projet a permis à Pirelli de vraiment participer au débat actuel. C’est aussi pour cela que cette collaboration avec Tim et Pirelli m’a paru géniale, on a là un projet tout à fait cohérent avec le Zeitgeist.
Dans le cadre de cette collaboration avec Shona et Tim, vous vous occupiez des costumes ; vous êtes-vous sentis très unis ?
Pour certaines scènes, j’ai travaillé avec Shona car il nous fallait créer un univers où les vêtements relevaient du monde du costume tout en restant ancrés dans la réalité. Par exemple, Puff porte un magnifique ensemble rouge et chausse ses propres bottes.
Quant à Naomi, elle revêt une sorte de cage sur un tissu en latex. Il était très important que tout soit lié au monde actuel. Les Cartes à jouer portent des chaussures de tennis. Bref, Shona et moi avons vraiment travaillé en étroite collaboration.
Votre créativité à tous les trois a été décidément inspirante.
Quand on est dans un studio pour des séances photo, on cherche toujours l’image juste, et j’ai l’impression que Tim l’a trouvée dès les vingt premières minutes. Par la suite, on en a reparlé. Cette recherche peut parfois demander une demi-journée, ou même deux jours dans certains cas, mais là, l’univers avait été si soigneusement pensé à l’avance – et dans les moindres détails – qu’au moment même où Alice était dans sa cage, l’image était toute prête. C’est rare.
Etes-vous satisfait du casting ?
Ce fut un rêve que de pouvoir rencontrer certaines de mes idoles, comme Whoopi Goldberg, RuPaul et Puff ; incroyable ce casting et seul Pirelli pouvait réunir tous ces gens. J’ai pu m’entretenir avec chacun d’entre eux et tous attachent une grande importance au Calendrier.
Quand Whoopi a reçu le coup de fil, elle s’est tout de suite dit « OMG! Pourquoi moi ? ».
Tous étaient aux anges d’avoir été sollicités. Je me souviens que Puff a dit « Ca va être absolument incroyable, et tous ceux qui ne sont pas là vont être furieux ou très jaloux. » Pendant quelques jours, j’ai eu l’impression de vivre dans une ruche en pleine activité, et je pense que c’est dans ce genre de condition que l’on travaille le mieux, quand on est pleinement concentré.
Vous avez dit : “Je ne peux pas débarquer comme ça et présenter au hasard des vêtements pour une photo, j’ai besoin d’avoir une idée du personnage qui va les porter, qui il est, d’où il vient. C’est un peu comme des enfants qui jouent à la poupée et créent des personnages ; en cela, la mode m’a bien aidé.”
Si j’ai un personnage, les possibilités sont infinies. Cela a été le cas quand Tim m’a appelé pour me dire qu’il s’agissait « de raconter de nouveau Alice, mais avec un casting complètement noir » Je la voyais déjà, je l’imaginais mise en scène dans tous les décors et cette idée du personnage m’a permis d’apporter beaucoup plus à l’image. C’est ce qu’il y a de plus important pour moi, le personnage avant tout le reste.
Duckie (Thot) a quelque chose de magnétique.
Oui, magnétique, magique. Elle a quelque chose d’extra-terrestre, qui glisse entre les doigts ; elle est présente tout en étant dans une autre dimension. C’est le talent des grandes stars. Elle était tout simplement incroyable, imperturbable, toujours dans son personnage.
Elle était Alice. Je me souviens quand Tim m’a appelé pour me dire : « Ecoute, j’ai pensé à cette fille. »
Je lui ai répondu : « C’est exactement la personne qu’il te faut », et le lendemain, j’ai reçu un mail où il me disait que j’avais absolument raison. »
Est-ce que c’est très important de rêver dans le monde d’aujourd‘hui ?
Je crois toujours au pouvoir de l’imagination et de la créativité. Plus que jamais même. Quand on voit l’état du monde dans lequel nous vivons, je suis convaincu que nous avons besoin d’imagination et de rêve.
On a besoin d’évasion. On a besoin de gens qui nous sortent de l’âpreté quotidienne du monde actuel, et donc oui, aujourd’hui plus que jamais, on a réellement besoin de rêver.
Pirelli Calendar 2018 Launch Event IRL
‘As the exclusive signage and branding partner of The Manhattan Center, Pinpoint was tasked with making every aspect of this massive event a picture-perfect spectacle to be seen by the world. Pirelli’s 2018 calendar launch was magnificent from top to bottom, with every square inch of the venue branded with custom graphics to enhance the calendar’s outlandish theme.
For our favorite part of the project we converted the lobby and promenade areas of the venue with curved checkered graphics from floor to ceiling to truly provide a trippy and mystical sense of the Alice in Wonderland theme. In addition to the Manhattan Center, we also provided the branding for the Pirelli Calendar 2018 launch press conference at The Pierre Hotel.
In total, this was a multi-location 5-day installation with all graphical elements to be showcased over one incredible night. Pinpoint’s attention to detail was indispensable, and we truly think we delivered an otherworldly layer of excellence for this remarkable event.’
– Pinpoint Promotions
Pirelli 2018 Calendar Launch at the Manhattan Center by Pinpoint Promotions
Pinpoint Promotions helped Pirelli launch their famed Pirelli Calendar in 2018 which features a cast of 17 characters from the world of fashion, music, cinema and the underground universe – all photographed through the fantastical lens of Tim Walker as an Alice in Wonderland theme. The customization included checkered wall wraps, red carpet media walls, colorful fabric walls displaying calendar photos, floor graphics, and various branding throughout the venue along with production and installation services.
Source et images :
Pirelli
PirelliCalendar.com
Pirelli Calendar 2017 : Emotional. Présentation à la Cité du Cinema à Paris +video “Making of”
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