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McLaren M6GT : innovative automotive supercar à moteur central [Chevrolet LT1 350 cu in 5.7L V8 à 90º] 800 kg. 370 ch.


Alors que l’automobile McLaren la plus célèbre, sans doute, reste la McLaren F1 road-car, dont la version GTR a gagné les 24 Heures du Mans en 1995, tout a commencé dans les années 1960… La McLaren M6GT était en avance sur son temps, en étant une « supercar », légère, à moteur central, V8, …50 ans avant que toutes les automobiles McLaren ne suivent ce modèle et décline un V8 3.8L Turbo puis 4.0L Turbo.

Heritage McLaren

“To do something well is so worthwhile that to die trying to do it better cannot be foolhardy. It would be a waste of life to do nothing with one’s ability, for I feel life is measured in achievement, not in years alone.”
– Bruce McLaren

Bruce McLaren Motor Racing

‘by a team called the Bruce McLaren Motor Racing Team and the founders were in place: Mclaren himself, Teddy Mayer, Eoin Young and Tyler Alexander – the key players in McLaren’s early years.’

Lorsque Bruce McLaren est venu en Europe en 1958 pour participer à la Formule 2, il a immédiatement fait sensation en remportant dans sa Cooper sa classe lors de sa toute première course au redouté Nürburgring. Et c’est très vite dans les cartons qu’il doit courir la Formule 1 l’année suivante. Ce n’est pas sans l’aide et l’influence de Jack Brabham que Cooper est devenu un coéquipier. Il y avait une alliance tacite que Brabham était un senior et McLaren junior dans l’équipe – et il en était ainsi. Brabham est devenu le champion du monde de l’équipe en 1959 (et aussi l’année suivante), mais Bruce McLaren est devenu le plus jeune vainqueur du Grand Prix à sa première saison quand, à l’âge de 22 ans, il a remporté le GP des États-Unis.

McLaren racing - 1965s - the Bruce and Denny show - photo via McLaren Automotive

McLaren racing – 1965s – the Bruce and Denny show – photo via McLaren Automotive

‘After Lola’s dominance in the first Can-Am seasons, the McLaren cars rose to an unseen great shape, and in 1969 won all 11 races (with Mclaren himself behind the wheel and Denny Hulme and Mark Donahue in the other cars). It was during that period that Can-Am became known as « the Bruce and Denny » show’

En 1963, en s’inspirant de l’exemple de son ami Jack Brabham, Bruce McLaren monte sa structure ‘Bruce McLaren Motor Racing’, pour notamment engager des voitures en Tasman Series, le championnat de monoplaces dont les épreuves se déroulait en Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’en championnat CanAm (Canadian-American Challenge Cup) épreuves de sport-prototypes en Amérique du Nord.

Lassé des résultats en chute libre de l’écurie Cooper, Bruce engage également ses propres voitures dans le championnat du monde de Formule 1.

Henry & Bruce & Carroll vs Enzo

Dans les années 1960, Henry Ford Junior voulait une voiture de course portant l’insigne Ford qui remporterait la course des 24 heures du Mans. L’équipe d’Enzo Ferrari dominait l’événement en remportant les 6 années consécutives de 1960 à 1965. La solution choisie par Ford Junior était d’acheter la voiture Ferrari et d’y coller un badge Ford ! Ce n’est pas exactement l’esprit de la course, mais étonnamment, Enzo Ferrari a d’abord répondu positivement à l’idée et a entamé des négociations. Cependant, alors que l’accord semblait acquis, mais Enzo Ferrari avait un autre plan…

Henry Ford II s’est adressé à Eric Broadley de Lola Cars, basée à Slough, pour concevoir une nouvelle voiture. Il a également contacté John Wyer de JW Automotive Engineering (JWAE), basé aussi à Slough, pour diriger le projet. Ford a proposé son propre ingénieur, Roy Lunn, originaire de Grande-Bretagne, to work on the engine design.

Ford Advanced Vehicles

Le Team est créée en 1963, dénommé Ford Advanced Vehicles. L’équipe a commencé à travailler sur la nouvelle voiture à l’usine Lola de Bromley, mais a rapidement déménagé à l’usine de Wyer, JWAE à Yeovil Road, Slough Trading Estate. La voiture, qui allait devenir la Ford GT40, était basée sur le design de la Lola GT de Broadley.

La Mk6 GT était dotée de certaines des meilleures technologies de l’époque : tout d’abord une monocoque en aluminium (bien que le prototype ait une monocoque en acier afin de gagner du temps de développement), alors que tous les adversaires s’appuyaient encore sur un châssis Space Frame.

L’ensemble moteur-boîte de vitesses Ford-Colotti était un élément sollicité et la suspension arrière était montée directement dessus, comme sur les meilleures voitures de Formule 1 de l’époque. En conséquence, la voiture était si compacte que l’empattement était encore plus court que celui des autres monoplace Lola Cars, même avec l’utilisation d’un big-block, moteur, V8 289 ci (cube inch) Ford de 400 ch. via ‘4 Weber Twin choke Carburetors’.

block engine

La distinction entre ‘small-block’ ou ‘big-block’ provient d’une période de l’industrie automobile américaine pendant laquelle chacun des trois grands constructeurs, the Big Three : General Motors, Ford Motor Company, Chrysler, disposait de deux familles de moteurs V8, différenciés par la longueur de leur bloc, chaque taille pouvant recevoir plusieurs cylindrées. La plus petite cylindrée d’un big-block est d’environ six litres, celle-ci est généralement exprimée en cubic inches.

La carrosserie, conçue par John Frayling et fabriquée par FRP, avait ses propres caractéristiques telles que des porte-à-faux réduits, un Kammtail, une prise d’air moteur intégrée au toit et des portes spéciales qui se prolongeaient dans le toit pour donner aux conducteurs un meilleur accès au cockpit une fois qu’ils étaient ouverts, une idée qui a été conservée sur le successeur de la voiture, …la Ford GT40.

Le prototype Lola GT Mk6 utilise déjà un moteur Ford en position centrale arrière et respecte les 40 inch de hauteur… Ford se rapproche de Lola Cars fondé par Eric Broadley, et rachète les 2 châssis de la GT Mk6 pour les rapatrier à Détroit.

Shelby on board

En 1965, Carroll Shelby fut recruté pour mener le team Ford pendant que que John Wyer superviserait la construction des voitures à l’usine de Slough, proche de Heathrow Airport en Angleterre, désormais dénommé Ford Advanced Vehicles.

Caroll Shelby améliora grandement les voitures, renforçant la suspension et la transmission, et travaillant en soufflerie. Aux couleurs bleues à bandes blanches de Shelby, les GT40 furent engagées aux 2000 kilomètres de Daytona. Le résultat fut un carton plein pour Shelby avec le victoire de deux GT40 et deux Cobra Daytona.

Caroll Shelby pris le moteur de 7,0L FE (427 ci) de la Ford Galaxie, de la NASCAR (National Association for Stock Car Auto Racing) à l’époque – mais le moteur a été modifié pour l’usage sur route. Le châssis de la voiture était plus ou moins le même que celui de la Mk.I de construction de Great Britain, mais il a dû être redessiné et modifié, ainsi que d’autres parties de la voiture, par l’organisation de Carroll Shelby afin d’accueillir le big-block moteur 427 ci, plus grand et plus lourd. Une nouvelle boîte de vitesses à 4 rapports fourni par Kar Kraft a été construite pour accueillir le moteur plus puissant, en remplacement de la ZF à 5 rapports utilisée dans la Mk.I.

Bruce onboard

Pendant ce temps,

Bruce McLaren a fait les débuts de l’équipe en Grand Prix lors de la course de Monaco en 1966. La voiture de 1966 était la M2B conçue par Robin Herd, mais le programme était entravé par un mauvais choix de moteurs : une version 3,0 litres du moteur Ford Indianapolis 500 et un V8 Serenissima ont été utilisés, ce dernier marquant le premier point de l’équipe en Grande-Bretagne, mais tous deux étaient sous-dimensionnés et peu fiables.

Une armada de huit Ford MkII (7.0L) et cinq GT40 (4.7L) sont engagées au 24 Heures du Mans 1966. Objectif battre Scuderia Ferrari et Enzo Ferrari.

En 1966, Bruce McLaren termine pour la première fois les 24 Heures du Mans… en vainqueur, associé à son compatriote Chris Amon. Les conditions météo changeantes les relèguent après quatre heures en huitième position à un tour, au point de décider de changer en pleine course de manufacturier de pneumatiques, passant des Firestone aux Goodyear, selon eux mieux adaptés. Dès lors, ils ne cessent de remonter, prenant la tête à la seizième heure, avant de s’imposer finalement face à l’autre Ford Mk II de Dennis Hulme-Ken Miles. Ronnie Bucknum et Dick Hutcherson complètent un magnifique triplé, qui plus est en présence de Henry Ford II, venu donner le départ de la course. Cette victoire marque en outre le début du premier âge d’or du sport automobile néo-zélandais : outre le succès sarthois de McLaren-Amon en 1966, Dennis Hulme devient le premier (et toujours seul à ce jour) Kiwi Champion du Monde en Formule 1 en 1967.

L’expérience acquise lors des précédentes participations de 1964 et 1965 permet à trois Ford MkII de finir aux trois premières places.

Ford GT40 - Bruce McLaren - victory 24 Hours of Le Mans - 1966 - photo via Ford Motor Company

Ford GT40 – Bruce McLaren – victory 24 Hours of Le Mans – 1966 – photo via Ford Motor Company

McLaren Racing Team

En 1967, Bruce a décidé d’utiliser un moteur V12 de British Racing Motors (BRM), mais en raison de retards dans le moteur, il a été obligé d’utiliser initialement une voiture de Formule 2 modifiée appelée M4B, propulsée par un V8 BRM de 2,1 litres, puis de construire une voiture similaire mais légèrement plus grande appelée M5A pour le V12. Aucune des deux voitures n’a remporté un grand succès, le meilleur résultat étant une quatrième place à Monaco.

Après ces quelques débuts laborieux en F1, Bruce McLaren touche au but en remportant hors-championnat du monde la course ‘Race of Champions’, sur le circuit Brands Hatch, en Angleterre, en 1968 avec la M7A, puis le GP de Belgique en 1968, et son coéquipier Denny Hulme remporte deux victoires et parvient à se hisser dans le classement pour le titre mondial.

McLaren M7A – 1968 – F1 – side-face view – Ouest Motors Festival 2018 – photo ELJ DESIGNMOTEUR

McLaren M7A – 1968 – F1 – side-face view – Ouest Motors Festival 2018 – photo ELJ DESIGNMOTEUR

‘For 1968, after driving McLaren’s sole entry for the previous two years, Bruce was joined by 1967 champion and fellow New Zealander Denny Hulme, who was already racing for McLaren in Can-Am. That year’s new M7A car, Herd’s final design for the team, was powered by Cosworth’s new and soon to be ubiquitous DFV (Double Four Valve) engine (the DFV would go on to be used by McLaren until 1983) and with it a major upturn in form proceeded.

Bruce won the Race of Champions at the Brands Hatch circuit and Hulme won the International Trophy at Silverstone, both non-championship races, before Bruce took the team’s first championship win at the Belgian Grand Prix.’

Ainsi, en 1968, en championnat F1, Bruce McLaren remporte le Grand Prix de Belgique à Spa-Francorchamps, et est, encore à ce jour, l’un des seuls trois hommes pour effectuer l’incroyable exploit de remporter une course de Formule 1 dans une voiture de sa propre fabrication. Il rejoint Sir Jack Brabham et Dan Gurney dans cet exploit.

La McLaren M6A était une voiture de course construite par Bruce McLaren et son équipe pour la compétition lors de la saison Can-Am 1967, et allait finalement constituer la base sur laquelle la M6GT serait développé. La caractéristique la plus remarquable de la M6A est le fait qu’il s’agissait du premier châssis monocoque produit par McLaren. Le châssis monocoque reste la spécificité dans la ‘design philosophy’ de McLaren Automotive encore maintenant.

Propulsé par un moteur V8 Chevrolet, le M6A allait finir par dominer la saison, le tout dans une livrée Papaya Orange McLaren qui allait devenir la couleur emblématique de la marque McLaren.

Les travaux préparatoires à la fabrication de la McLaren M6GT ont commencé bien avant le succès de la M6A, du moins en théorie, car Bruce McLaren souhaitait depuis longtemps construire une voiture de course à moteur central, enrichie de son expérience dans la compétition CanAm (Canadian-American Challenge Cup).

Le Team Bruce McLaren Motor Racing remporta le championnat CanAm en 1967, 1968, 1969, 1970, 1971, 1972.

Project McLaren M6GT

Au milieu de l’année 1968, Bruce McLaren envisageait d’homologuer la version coupé de sa voiture M6A Can Am, championne en titre, pour permettre aux Lola T70 de se mesurer aux autres voitures du groupe 4. La M6B de série semblait être une excellente idée, mais la nouvelle carrosserie n’a pas été un succès lors de la saison 1969, sans compter que les nouvelles règles de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) stipulaient que McLaren devait construire 50 voitures identiques avec leurs moteurs pour jouer contre Porsche, Ferrari et Alfa Romeo. McLaren ne pouvant répondre à cette demande, sans usine de production en série, et le programme M6GT a donc dû être annulé.

Mais cela ne signifiait pas que Bruce McLaren avait renoncé à sa voiture de route…

Bruce a préparé un prototype fusionnant l’une des carrosseries vides de la M6GT avec un châssis M6B de série et un moteur Chevrolet préparé par Al Bartz.

Après un apprentissage chez Hilborn Injection, Al Bartz a travaillé pour le célèbre constructeur de moteurs ‘TRACO’. Al a ouvert son propre atelier de moteurs de course à Van Nuys, en Californie, en 1966. Il était très innovateur, explorant de nouveaux concepts avec le carter sec et les systèmes d’injection. Al Bartz a construit certains des meilleurs moteurs de course pour équiper les voitures de Formule 5000, NASCAR, INDY, CanAm, TransAm.

Design McLaren M6GT

McLaren M6GT - 1968 - front-face - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – front-face – 2020 – photo via McLaren Chicago

Homologué pour la route, mais basée essentiellement sur un prototype de voiture de course, la M6GT avait un intérieur exigu et aucun semblant réel d’utilité ou de praticabilité… Le pare-brise est si proche qu’il s’enroule autour de votre tête comme une visière.

McLaren M6GT - 1968 - front light - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – front light – 2020 – photo via McLaren Chicago

Les portes à ouverture « papillon » et les phares escamotables à commande manuelle sont des caractéristiques notables de la M6GT.

McLaren M6GT - 1968 - top view - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – top view – 2020 – photo via McLaren Chicago

La carrosserie du coupé était principalement en fibre de verre et, en dessous, elle continuait à comporter la monocoque en aluminium dérivée de la voiture de course. Visuellement, le style de la M6GT était contemporain de celui d’autres voitures de course bien connues, comme la Ferrari 512S.

McLaren M6GT - 1968 - side-face - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – side-face – 2020 – photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT - 1968 - rear side view - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – rear side view – 2020 – photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT - 1968 - interior - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – interior – 2020 – photo via McLaren Chicago

Moteur McLaren M6GT

McLaren M6GT - 1968 - engine rear preview - Chevrolet V8 5.7L - 2020 - photo via McLaren Chicago

McLaren M6GT – 1968 – engine rear preview – Chevrolet V8 5.7L – 2020 – photo via McLaren Chicago

Sous le capot de la McLaren M6GT se trouve un small-block, moteur Chevrolet LT1, 350 cu in (cube inch), de 5.7L, préparé par Bartz, qui, via ‘4 Weber Twin choke Carburetors’. développe 370 ch. à 5800 tr/min et 502 Nm de couple à 4000 tr/min. Le 0 à 100 km/h s’effectue en 4,2 secondes et la possibilité d’atteindre une vitesse maximale de 165 mph, soit 290 km/h, sur circuit.

Only 4 units of the M6GT were ever produced – two painted red, another in yellow, and the last finished in the iconic McLaren Orange.

Legacy McLaren

McLaren M6GT - 1968s - Bruce McLaren - photo via McLaren Automotive

McLaren M6GT – 1968s – Bruce McLaren – photo via McLaren Automotive

Always more than a driver, Bruce McLaren was keen to test his skills as an innovator, designer and entrepreneur. His intention was to build the highest specification, fastest and quickest accelerating road car in the world. Performance and handling would be vital, but safety was also an essential feature of Bruce’s design. The car – a prototype M6GT registered OBH 500H – was light, low, loud and unbelievably quick, and Bruce used it on his commute to work and to attend race meetings. Its Bartz-tuned Chevrolet engine ensured sparkling performance – with an estimated top speed of 165mph and a zero to 100mph time of eight seconds. Twenty-five years later, Bruce’s supercar dream was brought to life by Gordon Murray in the awe-inspiring McLaren F1.

Il faudra plus de vingt ans, et une renaissance de McLaren dans la course de Formule 1, pour que ce rêve se réalise enfin. C’est ainsi que fut conçue et produite la supercar McLaren F1 de 1994, qui allait remporter les 24 heures du Mans en compétition.

L’ambition et l’éthique appliquées dans la création de la M6GT sont restées au sein de l’entreprise McLaren Automotive.


Source et images :
McLaren Automotive


quotes & anectodes via

supercars.net/blog/1969-mclaren-m6-gt/
postcards-from-slough.co.uk/home/le-mans-and-formula-one/ford-gt40/
viaretro.dk/2015/07/the-bruce-and-dennis-show-50-aar-med-team-mclaren/



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